Une procédure Alerte Enlèvement a été déclenchée.
Les ravisseurs ont pris la fuite à bord d'un véhicule Renault Modus immatriculée 399 ABD 76 (couleur beige ou marron).
Elise mesure 97 cm, est de corpulence normale, a les cheveux mi-longs, châtain clair et les yeux marrons. Elle portait au moment de l'enlèvement un pantalon de toile noir, des chaussures montantes, un gilet de laine gris et noir et une parka à capuche.
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Le père français et la mère russe de la petite de trois ans et demi sont bien connus de la justice de Tarascon. Ils se disputent la garde d'Elise...
L'enlèvement d'Elise André dans une rue d'Arles (Bouches-du-Rhône) apparaît comme le troisième acte d'une longue dispute familiale, selon les premiers éléments de l'enquête. La femme mise en cause dans le communiqué d'alerte de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) avec deux autres hommes, serait la mère russe d'Elise, Irina Belenkaya, explique le Parquet de Tarascon à 20minutes.fr. «Ce qui est relativement rassurant pour la santé de la petite fille», confie un magistrat.Une information confirmée ce vendredi soir par nos confrères du «Midi Libre», qui expliquent qu'à 13h15, Irina Belenkaya s'est présentée avec Elise dans les locaux d'Europcar Montpellier, gare Saint Roch: «Nerveuse, elle cherchait à louer une nouvelle voiture. Mais sa carte bleue a été refusée.» L'employée d'Europcar a fait le rapprochement dans l'après-midi et a alerté la police.
Un premier enlèvement en Russie
Le père français, Jean-Michel André, et la mère russe, Irina Belenkaya, de la petite se sont séparés peu après sa naissance. Le début des problèmes. En 2007, alors que le couple est en instance de divorce, la mère de la petite, qui n'en a pas la garde, l'a emmenée en Russie. Elle fait l'objet depuis le 8 janvier 2008 d'un mandat d'arrêt international pour ce motif. Puis le père est allé la récupérer là-bas pour la ramener s'occuper d'elle à Arles.
«Il s'agirait du nouvel épisode de cette séparation conflictuelle, mais la proportion est autrement plus grave cette fois, avance le Parquet. Le père a été sévèrement battu par les deux hommes, il est blessé à l'oeil et a été transporté à l'hôpital Joseph-Imbert dans un état sérieux. Mais il a pu nous parler.» Comme les nombreux témoins qui ont assisté à cet enlèvement spectaculaire à 11h50 sur le chemin De Brissy, près du collège Van Gogh. Après s'être fait passer pour des policiers et avoir agressé le père, qui venait de récupérer sa fille à l'école, avec une matraque électrique, les ravisseurs ont pris la fuite dans une Renault Modus beige ou marron immatriculée 399 ABD 76, une voiture de location.
Le juge aux affaires familiales de Tarascon avait reçu les parents
Les magistrats de Tarascon connaissent bien les parents d'Elise. «Une information judiciaire a été ouverte en 2007 auprès du tribunal de grande instance après les premiers faits en Russie, précise un magistrat. Le juge aux affaires familiales a déjà reçu les parents, après la séparation, le juge d'instruction a rencontré le père récemment.» La mère a également déclenché une procédure judiciaire en Russie contre le père pour enlèvement. La justice tentait de mettre en place ces dernières semaines un système de médiation.
Antoine Paganelli, le procureur de la République de Tarascon, est en ce moment à Arles pour mener les investigations. «Nous ne pouvons affirmer à cette heure que c'est la mère qui a enlevé l'enfant, a précisé Paganelli. C'est bien sûr une piste que nous considérons mais il faut rester prudent». Selon le procureur, le père dit avoir vu «une femme tout de noir vêtue et qui portait une perruque s'approcher de la scène. Il ne l'a pas vue directement mais il imagine que c'est elle qui a pris la fillette». Selon un retraité qui a vu l'enlèvement, la petite ne s'est pas débattue et ne criait pas.
Le dispositif Alerte enlèvement
Adopté en France en février 2006, le plan "Alerte Enlèvement" est un dispositif d’alerte de la population qui repose sur une convention signée par les ministère de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, de la défense, des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer, mais aussi le conseil supérieur de l'audiovisuel, les principaux médias français, les sociétés de transports et les associations de victimes.
Ce plan consiste à diffuser très rapidement auprès de la population et sur l'ensemble du territoire national, des informations précises relatives à l'enlèvement d’un mineur. Et ce, par le biais de la presse, la radio et la télévision, mais aussi du réseau routier et SNCF. L’objectif est de déclencher cette opération le plus tôt possible après le rapt, pour provoquer des témoignages susceptibles de localiser la victime et son ravisseur.
Car les premières heures suivant la disparition sont décisives. Et c’est ce que démontre une étude réalisée aux Etats-Unis en 1993. Elle met en évidence que sur 621 enlèvements d'enfants qui se sont terminés par un homicide, 44% des enfants ont été tués dans la première heure, 74% dans les trois heures et 91% dans les 24 heures suivants l'enlèvement.
Un dispositif inspiré des Etats-Unis. Le plan français est largement inspiré du dispositif "Amber", créé au Texas en 1996. Et ce, à la suite du rapt et de l’assassinat d’une petite fille de 9 ans, Amber Hagerman. Il existe maintenant depuis plusieurs années dans tous les Etats-Unis et au Canada, et à différents niveaux: national, régional et local. Concrètement, il consiste à lancer à la radio, à la télévision et sur les panneaux des gares et autoroutes, une alerte massive pour mobiliser la population à la recherche d'un enfant enlevé et de son ou ses ravisseur(s) présumé(s). 426 enfants ont ainsi été sauvés grâce à ce système depuis sa création. En 2007, 227 alertes ont été déclenchées et 188 ont été résolues avec succès, dont 48 exclusivement grâce à l’"Alert Amber".
Les critères de déclenchement. Pour activer l’"Alerte enlèvement", quatre critères doivent être réunis.
Il faut que :
_ l’enlèvement soit avéré et que ce ne soit pas une simple disparition
_ l'intégrité physique ou la vie de la victime soit en danger
_ des éléments d'informations permettent de localiser l'enfant ou le suspect
_ la victime soit mineure
Chaque fois que cela est possible, les parents de la victime doivent donner leur accord au déclenchement de l'alerte.
Seul le Procureur de la République peut déclencher l’alerte, en concertation avec les enquêteurs et après information du procureur général près la cour d'appel et de la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces du ministère de la Justice.
Le message d'alerte doit être simple, précis, solennel et validé par le magistrat ayant ordonné son déclenchement.
Une fois l’alerte déclenchée et le message d’alerte fixé, le dispositif se met en place dans les médias. A la télévision, un bandeau défile tous les quarts d'heure, tandis qu'un message en plein écran, avec éventuellement une photo, s'affiche entre les programmes. Les chaînes régionales de la zone concernée diffusent également des messages plus rapprochés. A la radio, un message est lu toutes les quinze minutes avec le texte intégral de l’alerte. Et de plus, la SNCF, la RATP et les sociétés d'autoroute doivent également relayer le message à l’aide notamment de leurs panneaux d’affichage.