La jeunesse de la Roja a apporté un vent de fraîcheur. Le tout avec une maturité déconcertante.
A La Paella, archi pleine de ceux qui ne manquent sous aucun pretexte les rendez-vous de José autour des matchs de l’Euro incluant l’équipe espagnole, l’évènement a été fêté plus que dignement !
Agglutinés au comptoir, dans la salle et en terrasse, les afficionados de la Roja laissaient éclater leur joie. Et l’ambiance villageoise de la rue des Vinaigriers ressemblait soudain à celle du Barrio Gracia en pleine Festa Mayor !
PETITE REVUE DE PRESSE
MADRID (AFP) — Une explosion de joie a accueilli dimanche soir dans toute l'Espagne la victoire de la Roja contre l'Allemagne (1-0) en finale de l'Euro-2008 à Vienne, son premier titre majeur depuis 44 ans et le deuxième de son histoire.
Les cris de "Campeon ! Campeon !" (Champion!) et de "Viva España !" ont immédiatement retenti, accompagnés de pétards et de coups de klaxons, sur toutes les places et dans tous les bars du pays, où des centaines de milliers d'Espagnols s'étaient rassemblés pour suivre le match de la Roja sur écrans géants.
Des milliers d'Espagnols ont également fêté la victoire de leur sélection en se jetant à la mer, comme sur la plage de la station balnéaire de Torre del Mar (sud, Andalousie), a constaté l'AFP.
Des dizaines de milliers de personnes, avec drapeaux et maillots sang et or, ont investi tout le centre de Madrid dans une ambiance bon enfant.
La circulation dans le centre de la capitale a été complètement interrompue.
La longue soirée de célébrations sera suivie lundi soir d'un accueil triomphal de l'équipe d'Espagne. Les joueurs doivent atterrir à Madrid vers 19H30 (17H30 GMT).
"Toute l'Espagne va se saouler", chantaient en choeur les supporteurs espagnols dimanche soir.
"On est enfin champion ! Iker (Casillas) et Torres ont été les meilleurs", estimait Rocio, une jeune supportrice enthousiaste de l'équipe d'Espagne.
"C'est incroyable !", s'est exclamé Alvaro, 17 ans, l'un des nombreux jeunes manifestant leur joie autour de la Place de Colon, où avait été installé un écran géant.
"Nous sommes les meilleurs. Maintenant, nous sommes prêts à gagner la Coupe du monde (en 2010 en Afrique du Sud)", a clamé Joaquin, 48 ans, venu de Salamanque avec sa famille pour le week-end à Madrid.
"Cela faisait tellement longtemps qu'on arrivait même pas à passer les quarts de finale et là on gagne. J'ai du mal à y croire", lançait Dani, 19 ans.
Tous les commentateurs des médias audiovisuels espagnols estimaient dimanche soir que la victoire de la Roja devant l'Allemagne était amplement méritée et aurait dû être plus large.
"Nous avons bien travaillé, nous avons bien fait les choses, nous avons gagné, point final", a déclaré le sélectionneur espagnol Luis Aragones dans une première réaction à la chaîne de télévision Cuatro.
"Nous ne sommes peut-être pas tout à fait conscients de ce que nous avons obtenu", a déclaré le capitaine Iker Casillas, toujours à la Cuatro, qui a plus tard montré des images de joueurs espagnols, dont Xavi et Villa, complètement déchaînés et s'arrosant de champagne.
"Je suis content, c'est une victoire de l'équipe, de toute l'Espagne", a estimé pour sa part Fernando Torres, auteur du but de la victoire espagnole à la 33e minute du match.
"Ce fut très émouvant. Nous avons souffert, mais ça a valu la peine", a déclaré à Cuatro le roi d'Espagne Juan Carlos.
"Le meilleur est à venir. Maintenant, il faut aller gagner la Coupe du monde", a affirmé le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero.
Torres a du mal à y croire !
Fernando Torres ne s'est pas laissé perturber par son but en finale de l'UEFA EURO 2008™. Mais le joueur avoue qu'il lui faudra rentrer chez lui avant de bien "comprendre ce qui s'est passé".
Vengloš élogieux
"C'est une sensation formidable, on a du mal à croire qu'on a réussi", avouait Torres. "On regarde les compétitions européennes à la télé, et on voudrait y participer, et ça arrive." Pour ce qui est de participer, le n°9 l'a fait avec la manière. L'attaquant du Liverpool FC a marqué le seul but contre l'Allemagne 12 minutes avant la pause, en courant plus vite que Philipp Lahm, puis en lobant Jens Lehmann pour expédier la balle au fond des filets. Mais ce but n'est que pour la moitié dans le titre d'Homme du Match attribué à Torres, comme l'explique le Dr. Jozef Vengloš, membre de l'équipe technique de l'UEFA. "Il jouait tout seul devant, il a déjoué le dernier défenseur allemand et il a très bien réussi à mener la ligne et à faire de belles courses. Il a aidé les autres joueurs à le soutenir."
Fierté
Ce trophée est le tout premier de Torres en tant que professionnel. Il n'a rien remporté en six saisons au Club Atlético de Madrid, et a dû se contenter d'une quatrième place en Premier League avec Liverpool malgré ses 24 buts la saison dernière. Le jeune joueur est d'autant plus heureux de cette victoire. "C'est la première coupe que je gagne, j'en ai toujours rêvé, c'est tout simplement fantastique. Je suis fier d'avoir la chance de vivre un beau moment comme cette victoire. Je suis fier de voir les gens se réjouir de notre victoire. C'est une véritable satisfaction d'avoir atteint notre objectif. Nous avons progressé en tant qu'équipe tout au long du tournoi. Cette victoire est bonne pour l'Espagne. Elle est bonne aussi pour le football car c'est l'équipe qui produit du jeu qui a gagné. Ce n'est pas toujours le cas."
Coupe du Monde en vue
De l'avis général, l'Espagne a été la meilleure formation de l'EURO alpin. Mais après avoir mis fin à 44 ans de disette pour son pays, Torres vise plus haut. "Cette saison a été fantastique pour moi", a-t-il déclaré. "Mais il me faut continuer. Je veux gagner plus de titres et devenir l'un des meilleurs joueurs d'Europe et du monde. C'est mon premier grand titre et ce ne sera pas le dernier. C'est le plus grand jour pour le football espagnol depuis de nombreuses années et maintenant il nous faut penser à la Coupe du Monde." L'Espagne est déjà favorite de la Coupe du Monde de la FIFA en Afrique du Sud - si elle se qualifie - mais pour l'heure, c'est le moment de savourer : "D'abord, fêtons cette victoire", déclare Torres. "On comprendra ce que nous avons réalisé lorsque nous rentrons en Espagne."
http://fr.euro2008.uefa.com/news/kind=1/newsid=729325.html
Luis Aragones en pèlerinage ?
Le sélectionneur Luis Aragones, qui a conduit dimanche l'Espagne à la victoire à l'Euro-2008, va devoir tenir son engagement de faire le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle en cas de succès. Aragones, dont le contrat de sélectionneur a pris fin avec la victoire contre l'Allemagne à Vienne (1-0), avait promis lors d'une émission de télévision de parcourir les chemins menant à Saint-Jacques en compagnie de son épouse si la "Roja" remportait le titre européen. Le sélectionneur espagnol, 69 ans, est annoncé par la presse espagnole comme le prochain entraîneur du club turc de Fenerbahçe.
Ballack abattu
Michael Ballack, qui a traversé la finale du Championnat d’Europe des Nations tel un véritable fantôme, a fait part de ses regrets après avoir échoué, en compagnie de ses coéquipiers, dans la conquête du Graal Continental.
Alors que sa présence était fortement incertaine en raison d’un mollet touché, Michael Ballack a finalement pu prendre part à la finale de l’Euro 2008. Toutefois, le milieu de terrain de Chelsea n’a absolument pas brillé. Pris en tenaille par les défenseurs adverses, il n’a pas eu un rendement digne de son statut, se montrant ainsi incapable d’éviter aux siens la défaite. Au terme de la partie, c’est donc avec une grande tristesse qu’il s’est présenté devant les journalistes.
« C’est vraiment très dur de perdre après avoir réalisé un aussi long parcours » a-t-il avoué, avant d’enchérir : « Toute l’équipe s’est donné à fond. Le tournoi est arrivé en toute fin de saison, et physiquement cela a été difficile de tenir le coup. Cela dit, ce n’est pas une excuse, ce soir on a commis trop d’erreurs pour espérer l’emporter ».
Ballack a perdu ce dimanche sa deuxième finale de l’année après celle de Ligue des Champions. L’ancien de Bayern, qui a aussi raté celle du Mondial 2006 pour cause de suspension, peut commencer à se croire maudit. Afin de l’encourager à ne pas abdiquer, Thomas Hitzlsperger, son coéquipier, a su trouver les mots justes : « Nous sommes tous déçus, mais, lui, il a joué de nombreuses finales et il les a toutes perdues. J’espère qu’on pourra lui offrir une autre finale dans deux ans, il le mérite et il a qualités pour nous mener vers la gloire ».