Tout le monde peut être victime d'un arrêt cardiaque, n'importe où, n'importe quand et à n'importe quel âge.
Les chances de survie après un arrêt cardiaque diminuent de 10% chaque minute.
Le taux de survie après un arrêt cardiaque est estimé à :
› 2% en France
› 20 à 50% dans les pays qui utilisent déjà des défibrillateurs
(Étast-Unis, pays Anglo-saxons).
C'est pour cela que chaque minute compte !
Avoir un défibrillateur à proximité pourrait sauver la vie d'un proche, d'un ami, d'un passant, d'un collègue de travail.
Un témoignage parmi tant d'autres...
Il y a 15 ans, mon père âgé de 59 ans était en pleine forme : il ne buvait pas, ne fumait pas et courrait tous les soirs ses deux petits kilomètres pour "entretenir la santé du chien"... Un matin, au beau milieu d'une conversation de travail, il est tombé de tout son long sans connaissance. Les secours d'urgence n'ont mis que 8 minutes à arriver : un record dans une petite ville de province. mais trop long pour le réanimer.
Au risque de choquer : tant mieux ! Car réanimé au bout de ces longues minutes, quelle aurait été sa vie avec les séquelles de ce trop long arrêt sur son cerveau. Subsiste un regret lancinant : il serait peut-être toujours parmi nous aujourd’hui
SI ses collègues sur place avaient été formés aux premiers secours
SI un défibrillateur semi-automatique avait été à proximité
SI la réanimation avait été tentée immédiatement
Bref, avec des SI, on referait le monde. Avec une formation et quelques moyens, on sauverait sans doute beaucoup de vies... Rien ne sert de vivre avec des regrets : il faut aller de l’avant.
Le défibrillateur est un appareil électronique qui détecte le rythme cardiaque et émet un choc électrique en cas d'accident cardiaque.
Utilisé dans les cinq premières minutes sur une personne victime d’un arrêt cardiaque, et associé à une réanimation cardio-pulmonaire, il permet souvent de faire repartir le cœur et d’augmenter de manière très significative les chances de survie de la victime.
Entre fin novembre et fin janvier 2008, 130 défibrillateurs ont été installés dans les équipements municipaux (équipements sportifs, mairies d'arrondissement, musées, bibliothèques). A partir de février 2008, 106 appareils seront disposés sur la voie publique. Ce dispositif constitue une première en France.Défibrillateurs installés dans le 10e :
Mairie du 10e, 72 rue du Faubourg Saint-Martin.
Gymnase Jean Verdier, 11 rue de Lancry.
Bibliothèque François Villon, 81 boulevard de la Villette.
Le ministère de la santé a publié un décret modifiant le code de la santé publique et autorisant toute personne, même non médecin, à utiliser un défibrillateur automatique.
Auparavant, l'article R6311-15 du code de la santé publique stipulait que seuls les infirmiers et infirmières, les masseurs-kinésithérapeutes, les manipulateurs d'électroradiologie médicale, les secouristes titulaires du CFAPSE ou de l'AFCPSAM, les ambulanciers titulaires du CCA étaient habilités à utiliser un défibrillateur semi-automatique, après validation d'une formation.
Il n'y a désormais plus aucune restriction.
Ce décret répond à l'avis de l'académie de médecine qui appelait à une révision de la réglementation afin de favoriser la diffusion des défibrillateurs, dont l'utilisation généralisée pourrait multiplier par 10 le taux de survie après un arrêt cardio-circulatoire inopiné.
Le ministère n'a pas retenu de limiter l'accès du grand public aux seuls défibrillateurs entièrement automatisés, comme le suggérait l'académie de médecine. Ainsi, les défibrillateurs accessibles au grand public pourront aussi bien être semi-automatiques qu'entièrement automatiques.
On ne peut que s'en féliciter, car l'un et l'autre sont, a priori, aussi facile d'utilisation. De plus, quelques modèles semi-automatiques sont déjà installés dans des lieux publics, suite à des expériences pilotes menées dans quelques villes comme à Hyères (Var). Enfin, il n'existe que deux fournisseurs pour les modèles entièrement automatiques.
La formation à l'utilisation des défibrillateurs externes automatiques ou semi-automatiques est prévue dans un nouveau référentiel qui devrait remplacer l'actuel AFPS à compter du mois d'août, dit « premiers secours civiques » de niveau 1 (PSC1). La formation grand public en France deviendra alors conforme aux recommandations internationales 2005 de l'ERC.
Pour l'instant, aucune obligation d'équipement n'existe encore, mais on peut imaginer que lorsqu'une fraction significative de la population aura été formée, des appareils devront être mis en place. Cela pourra être, comme l'avait suggéré une proposition de loi en 2005, « dans les locaux de [la] mairie ». Plus pragmatiques, les recommandations 2005 de l'ERC l'envisagent « dans tous les lieux publics où il est susceptible de se produire plus d'un arrêt cardiaque tous les deux ans », ce qui suggère de les placer dans les établissements recevant du public (ERP).
Décret n° 2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins et modifiant le code de la santé publique (dispositions réglementaires)
5/05/2007
NOR : SANP0721586D
Le Premier ministre,
Sur le rapport du ministre de la santé et des solidarités,
Vu le code de la santé publique, notamment son article L. 6311-1 ;
Le Conseil d'Etat (section sociale) entendu,
Décrète :
Article 1
Le chapitre Ier du titre Ier du livre III de la sixième partie du code de la santé publique (dispositions réglementaires) est ainsi modifié :
1° L'intitulé de la section 2 est remplacé par : « Utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins ».
2° L'article R. 6311-14 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. R. 6311-14. — Les défibrillateurs automatisés externes, qui sont au sens de la présente section les défibrillateurs externes entièrement automatiques et les défibrillateurs externes semi-automatiques, sont un dispositif médical dont la mise sur le marché est autorisée suivant les dispositions du titre Ier du livre II de la partie V du présent code et permettant d'effectuer :
1° L'analyse automatique de l'activité électrique du myocarde d'une personne victime d'un arrêt circulatoire afin de déceler une fibrillation ventriculaire ou certaines tachycardies ventriculaires ;
2° Le chargement automatique de l'appareil lorsque l'analyse mentionnée ci-dessus est positive et la délivrance de chocs électriques externes transthoraciques, d'intensité appropriée, dans le but de parvenir à restaurer une activité circulatoire. Chaque choc est déclenché soit par l'opérateur en cas d'utilisation du défibrillateur semi-automatique, soit automatiquement en cas d'utilisation du défibrillateur entièrement automatique ;
3° L'enregistrement des segments de l'activité électrique du myocarde et des données de l'utilisation de l'appareil. »
3° L'article R. 6311-15 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. R. 6311-15. — Toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe répondant aux caractéristiques définies à l'article R. 6311-14. »
4° L'article R. 6311-16 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. R. 6311-16. — Le ministre chargé de la santé organise une évaluation des modalités d'utilisation des défibrillateurs automatisés externes par le recueil de données transmises par les équipes de secours.
Ces données sont relatives, notamment, à la répartition géographique des défibrillateurs automatisés externes, à leurs modalités d'utilisation ainsi qu'aux données statistiques agrégées sur les personnes prises en charge.
Les modalités de ce recueil et la liste des données statistiques agrégées sont fixées par arrêté du ministre chargé de la santé. »
Article 2
La section 2 du chapitre Ier du titre Ier du livre III de la sixième partie du code de la santé publique, telle que modifiée par le présent décret, est applicable à Mayotte et à Wallis et Futuna.
Article 3
Le ministre de la santé et des solidarités est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 4 mai 2007.
Dominique de Villepin
Par le Premier ministre :
Le ministre de la santé et des solidarités,
Philippe Bas